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À peine avais-je fini d'écrire mon billet d'humeur de septembre que voilà-t-il pas que les eaux calmes d'un gouvernement de rentrée se déchaînent en un tumulte inénarrable. Moi qui me croyais enfin tranquille avec Bonhomme à la tête de l'état je n'imaginais pas une telle tourmente. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, Bonhomme j'en étais sûr resterait placide face aux bourrasques et tiendrait discours sans faillir. La meilleure preuve nous en fut donnée lors de son couronnement où sous l'averse, fier et droit, il défilait impeccable dans sa voiture décapotable. La foudre même ne réussissait pas à le détourner de son chemin vers sa voisine teutonne. Naïvement je pensais pouvoir tel du temps de Mitterand avoir le temps, pouvoir mûrir commentaires et chasser définitivement de mon quotidien cette vaine agitation, cette frénésie endiablée, cette énergie d'action uniquement vocale que nous avions subi durant 5 ans de la part du petit homme. Épuisés, nous en étions venu à regretter la douceur de l'immobilisme, le charme débonnaire du grand Jacques qui engloutissait charcutailles et pichets de bière tout en flattant le cul des vaches. Ainsi au bord de l'apoplexie, Bonhomme fut notre sauveur, enfin nous allions pouvoir souffler un peu, respirer le calme de jours paisibles. Il ne nous décevait pas en nommant le petit beurre nantais. Cela nous rassurait de savoir aux gouvernes un homme sage, effacé qui énervé agitait maladroitement ses petits poings à la manière d'un garçonnet timide et emprunté. Mais le ver était déjà dans le fruit, il se tortillait à l'intérieur, il pointait sa tête sévère d'autorité. Pourquoi, je ne saurais le dire, peut-être des relents de nostalgie, mais son allure plut au point qu'au lendemain d'une défaite, Bonhomme crut bien faire en le désignant comme le nouveau chef. Depuis l'action est redevenu maître mot, énergie, volonté, équipe de combat, équipe resserrée, investissement, finances, patronat... tout va plus vite, plus fort, cela chauffe, et dans ce feu certains se brûlent, certains se perdent noyés dans la fumée. Verrons-nous mieux le bout du tunnel dans la clarté que l'on nous promet aujourd'hui ?