AVOIR DE BONS AMIS COMME MONSIEUR FILLON

 

      Mes amis sont des gens  sympathiques et généreux. A l’occasion de mon anniversaire ils n’hésitent pas à m’offrir des petits cadeaux. Ne dit-on pas que les petits cadeaux entretiennent l’amitié ? De même, à titre de réciprocité, de convention ou politesse, ou simplement pour le plaisir d’offrir il m’arrive aussi pour une fête ou un anniversaire de me fendre comme eux de quelques billets. Je dis quelques billets car il s’agit de somme modique, le geste ayant plus de valeur à nos yeux que le coût réel de ces babioles. Mais aujourd’hui je crains que les valeurs  sur lesquelles reposent ma conception de l’amitié ne s’effritent. Pourquoi donc mes amis sont-ils si pingres avec moi ? Qu’ai-je reçu en gage de leur amitié ? Une cravate en polyester de chez « prisunic » comme dirait Juppé, une crêpière sans marque de chez GIFI pour animer les soirées que j’organise, des bibelots en porcelaine made in Taïwan qui aujourd’hui recouverts de poussière ornent les étagères de mon hall d’entrée et de nombreuses fleurs ou plantes vertes qui me firent la grâce de dépérir promptement. Non, mes amis ne me méritent pas. Ils ne font aucun effort !
Quand je pense que pour conserver l’amitié de Francois le pieu, le triste chanoine de sablé sur Sarthe ses amis sincères et sans contre partie l’habillent de pied en cape pour la ridicule somme de cinq années d’allocations au RSA pour un couple. Je crois Francois que tu seras d’accord avec moi : mes amis se fichent de moi, il est temps que j’en change. Je me dois de rejoindre ta cohorte de fidèles, ces jeunes femmes blanches aux cheveux bleus, ces jeunes hommes blanchis ou chauves, tous  ces retraités qui se fichent que tu proclames la retraite à 65 ans, la fin des 35h, des fonctionnaires, du pseudo assistanat… ces fervents catholiques à la vertu hypocrite version 1950 qui cherchent à la sortie de la messe leur pauvre à qui donner l’aumône d’un sou «  pour acheter du pain mais pas pour boire ! ».